De ces moments où le temps semble s’arrêter et où tout concorde vers un état de grâce.
S’asseoir quelques minutes et sentir l’état de perfection du moment. Dans le silence de la maison encore endormie.
De cette situation banale, d’un bouquet qu’on a déjà vu mais qu’on a oublié de regarder vraiment.
Tout est là, tout s’aligne, tout est beau: Le soleil qui magnifie la tulipe, l’ourlet et la finesse des pétales, le dégradé de rouge de la tulipe, le jeu de transparence, la dentelle, l’harmonie de l’ensemble…
Et alors que, fascinée, je regarde chaque petit détail, je sens monter en moi très fort l’émotion que me procure ce moment. C’est tellement parfait que c’en est bouleversant, renversant. Mon mental me rappelle à l’ordre et me dit combien il est ridicule de s’extasier devant un bouquet mais qu’importe désormais…
Et je me demande si le problème de l’Homme ne réside pas dans son incapacité à regarder vraiment toute la richesse, la magie, l’intelligence suprême qui est partout autour de nous et disponible en toute occasion.
Regarder la perfection de notre monde, c’est ne pas douter un seul instant que l’homme en est pourvu de la même façon; seulement nous ne le voyons pas ! C’est la culture du verre à moitié qui nous absorbe tout entier dépuis notre plus tendre enfance.
Hélas, incapable de voir la beauté qui réside en lui, l’Homme en vient à mépriser son environnement. Il cherche la beauté, la perfection ailleurs lorsqu’elle est juste là, à l’extérieur comme à l’intérieur de lui, dans les petites choses toutes simples de la vie.
Puisse-t-on, je l’espère, trouver dans le chant d’un oiseau le soleil qui irradie, la brise légère qui caresse, aimer résolument ces petits moments qui sont purs bonheurs pour nos sens et pour nos coeurs.
Invitons-nous chaque jour à ralentir et à regarder vraiment.
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